ALI va être très vigilante sur la qualité de l’enseignement au LFM

ALI (Association Liste Indépendante) est une jeune association de parents d’élèves qui fête ses dix ans cette année. Créée en 2009 par une poignée de parents d’élèves du LFM qui ne se sentaient ni écoutés ni représentés, ALI a été depuis ses débuts l’association de parents majoritaire.

ALI compte aujourd’hui une nouvelle équipe d’une vingtaine de membres tout aussi préoccupés par l’avenir de l’éducation au LFM. « Nous avons subi une augmentation de plus de 40% des frais de scolarité sur les dix dernières années –rappelle Beatriz Lopez Juarez, la présidente de l’ALI-. A cela s’ajoute la suppression de postes d’enseignants de l’Education Nationale, ce qui peut avoir un impact sur l’excellence académique du LFM ». Toutes ces questions inquiètent les parents et c’est une des raisons pour lesquelles ALI a lancé au printemps dernier une vaste enquête dont les résultats reflètent l’opinion de nombreuses familles.

Au vu du bilan de ce sondage auquel ont répondu 1.245 parents, ALI a décidé de remettre les résultats à l’administration du LFM, à l’AEFE, au SCAC (Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade), au ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (dont dépend l’AEFE) et au ministère de l’Éducation Nationale. « Notre volonté est de travailler tous ensemble – affirme la présidente de l’ALI- et nous espérons ainsi que tous prennent conscience des besoins et des préoccupations des familles et agissent en conséquence ».

Les conclusions de l’enquête, sortie fin juin, sont en effet très claires : la grande majorité des familles estime que les coupes budgétaires du projet pédagogique ne sont pas cohérentes avec l’augmentation continue des frais de scolarité. « Les parents –renchérit Beatriz- ont le sentiment que la qualité de l’enseignement diminue alors que les frais de scolarité augmentent de façon excessive et injustifiée. Deux tiers des familles du LFM sont contre toute augmentation de frais de scolarité supérieure à l’inflation ».

Les résultats de l’enquête, un guide pour agir cette année
Compte tenu des résultats de son enquête, l’équipe de l’ALI centrera cette année son action autour des sujets qui préoccupent le plus les familles. « L’excellence académique est un autre sujet d’inquiétude pour les parents –affirme Beatriz- et ALI va être très vigilante vis-à-vis de la qualité de l’enseignement ». En effet, pour 94% des sondés, il est essentiel de maintenir la proportion actuelle du personnel enseignant accrédité par l’Éducation Nationale française. Les parents estiment que le prestige du LFM provient de la qualité de son enseignement. « Il constitue le trait distinctif du Lycée et si cela disparaît, il pourrait y avoir un exode massif d’élèves », ajoute la présidente de l’association.

Or, la tendance est à la substitution des professeurs accrédités par l’Education Nationale. « Actuellement au LFM, -explique la présidente de l’ALI- en Primaire, 80 % des professeurs sont accrédités par la France et dans le Secondaire, 60%. Dans le reste des établissements scolaires de l’AEFE dans le monde, ce pourcentage n’est que de 50 % et 25% respectivement. Il y a donc de quoi s’inquiéter. Les nouveaux enseignants recrutés ne sont pas toujours accrédités et n’ont reçu aucune formation initiale ». Il est aussi très important que tous les enseignants disposent d’une formation continue. Pour cette raison, ALI va demander que soit fait un rapport sur les professeurs accrédités pour enseigner (que ce soit par l’Éducation Nationale française ou espagnole) et ceux qui ne le sont pas, leur formation, leur accompagnement etc. Pratiquement toutes les familles (90%) sont favorables à la mise en place par le LFM d’un protocole de récupération systématique des heures de cours perdues. En effet, les parents considèrent que les heures d’enseignement perdues à cause des absences et des grèves portent préjudice à la qualité de l’enseignement.

« Au Conseil d’Administration de l’AEFE à Paris les familles disposent seulement de 2 votes, récemment augmenté à 4, sur 28« 

L’enquête a également montré que les deux tiers des parents étaient contre la journée intensive instaurée en juin dernier. Non seulement à cause des heures perdues, mais aussi car cela rendait la conciliation du travail et de la vie de famille encore plus difficile. Le LFM s’est d’ailleurs rendu compte que cela n’était pas la solution contre la chaleur, et elle ne sera pas reconduite cette année. « Il ne fait pas seulement chaud les dernières semaines de juin –rappelle Beatriz- et il est nécessaire de trouver de vraies solutions à long terme, avec l’installation de climatisation, de système de refroidissement écologique, de ventilateurs ou d’une bonne isolation. La bonne nouvelle, c’est que le nouveau proviseur est conscient qu’il faut travailler tous ensemble et c’est un grand pas ».

Enfin, l’étude révèle que les familles sont exaspérées par le fait que les décisions soient prises sans consultation aucune des parents et que l’administration les considère comme de simples payeurs. « Un des meilleurs exemples –explique Beatriz- est le projet immobilier, imposé par l’AEFE. Le vote ne se fait pas au LFM, mais au Conseil d’Administration de l’AEFE à Paris où les familles disposent seulement de 2 votes, récemment augmenté à 4, sur 28 ». Or, la majorité des familles s’oppose au financement de la construction de nouveaux bâtiments sans investir au préalable dans les bâtiments existants, par exemple, pour les adapter aux températures de Madrid pendant les mois de juin et de septembre.

Le « concept » ALI semble avoir fait des émules en Catalogne où des parents, exaspérés de voir que personne ne les écoutait, ont décidé de créer un ALI-Barcelone. Beatriz tient cependant à souligner que, s’ils s’inspirent de ALI Madrid, il s’agit d’une association indépendante.

La présidente de l’ALI tient également à rappeler que « nous n’avons aucune orientation politique et ne sommes là que pour représenter les parents. Je suis très fière d’avoir été une ancienne élève et je lutte pour que mes enfants soient aussi fiers. Ils passent huit heures par jour au LFM, et si le personnel n’est pas bien et motivé, à la fin ce sont mes enfants qui vont en pâtir ; nous voulons simplement que le LFM continue d’être un des centres de référence dans le paysage éducatif espagnol ».

Source : www.lepetitjournal.com
Publié le 08/10/2019 à 10:10